Green SEO : concilier référencement et sobriété éditoriale
25 février 2025
Bon nombre de croyances erronées circulent sur le référencement. J’ai échangé avec Alexandra Pinto.
Elle nous explique comment être plus responsable dans son référencement avec le Green SEO. Nous parlons dans cet article de : fréquence de publication, potentiel de positionnement, entretien du contenu, vidéo, référencement pour l’IA (GEO) et pour les réseaux sociaux (SMO).
Un échange passionnant que je vous invite à découvrir.
Un des freins principaux liés à la sobriété éditoriale, c’est la croyance que cette approche affaiblit le référencement.
Alexandra
La sobriété éditoriale n’affaiblit pas le référencement, elle le renforce.
De nombreuses croyances en référencement sont erronées. Notamment, une qui lie la visibilité à la publication en nombre de contenus, d’images, de vidéos, de netlinking.
Le problème de ces croyances, c’est qu’elles amènent à se focaliser sur des métriques non pertinentes.
Non qualifié, un trafic important présente peu d’intérêt. Le point important est de vérifier que ce trafic sert son objectif final : attirer des prospects, augmenter ses ventes, etc. ?
La question n’est pas de produire beaucoup de contenus, mais de créer ceux qui intéressent ses publics et qui ont un potentiel de conversions.
Ensuite, il s’agit de travailler la conversion de ces pages en insérant des appels à l’action qualifiés.
Voici une démarche efficace : peu de contenus mais proches de la conversion, très bien travaillés et incluant des appels à l’action.
Tu préconises de ne pas publier des contenus sans potentiel de positionnement.
Alexandra
Effectivement. Se positionner sur des mots clés courts génériques et très recherchés ne présente aucun intérêt. De nombreuses recherches sont réalisées sur des mots clés très génériques, ce qui entraîne beaucoup de concurrence.
Et leur intention de recherche reste floue.
Il est préférable de se positionner sur des mots clés plus longs : longue traîne.
Par exemple, voyage, versus voyage en famille au soleil
Fournir du temps et de l’argent sur un sujet qui n’amène pas de conversion n’a aucun impact.
Il est préférable de se concentrer sur des requêtes qui, certes, présentent moins de volume, mais offrent l’opportunité d’être visible en répondant à une intention plus précise.
Moins de trafic, moins de volumes, moins de concurrence et des intentions d‘action plus certaines.
Comment alors se positionner sur un concept avant-gardiste où personne n’ira te chercher ?
C’est un sujet que j’ai abordé dans un article précédent : « Communication d’innovation, thématique d’avant-garde : la part du contenu »
Alexandra
Bien sûr, en étant positionné dans un secteur de niche ou avec un concept innovant, il est peu probable qu’il y ait des recherches liées. Ceci dit, des personnes peuvent avoir une idée similaire et l’exprimer de façon différente. Ils font donc partie des publics à atteindre.
Questionner, observer et analyser leur manière d’aborder le concept, de poser des questions est important.
Pour cela, les forums de discussion, les commerciaux d’une entreprise sont autant de sources intéressantes à aller creuser.
Autre étape clé : communiquer sur le sujet, aborder des collectifs ciblés pour le diffuser sont autant d’actions à réaliser pour que le terme devienne consacré et soit repris plus largement.
Écouter l’ensemble des manières de s’exprimer sur un concept est un point de départ important.
Entretenir et mettre à jour le contenu de son site pour le mettre à jour fait partie des bonnes pratiques côté référencement.
Alexandra
Mettre à jour les contenus de son site envoie des signaux qualitatifs aux moteurs de recherches : ils ont un impact positif sur le positionnement.
Les moteurs de recherche ont tendance à déprécier les sites internet non à jour d’autant plus si ceux des concurrents sont davantage actualisés.
Une pratique importante et souvent négligée est de mettre à jour une page existante plutôt que de créer un nouveau contenu. Gagner des positions sur une page existante s’avère plus facile et rapide, car celle-ci bénéficie d’une antériorité sur les moteurs de recherche. Une nouvelle page demande plus de temps aux moteurs pour l’indexer et la positionner.
Côté utilisateurs, un contenu à jour est également important en termes de confiance. Prenons l’exemple des sites d’avocats : un site non mis à jour peut poser problème avec les lois qui évoluent très régulièrement.
Il y a une telle tendance à se concentrer sur les nouveaux contenus que le contenu plus ancien est négligé.
Ferréole
Je compare souvent le contenu à un patrimoine à entretenir.
Supprimer le contenu fait peur… et pourtant c’est une bonne pratique SEO, peux-tu nous expliquer pourquoi ?
Alexandra
Voici une autre mauvaise croyance.
Élaguer le contenu de son site permet de supprimer les articles qui ne font pas ou peu de trafic ou sont obsolètes. Cela améliore la qualité du site et lui confère une nouvelle image.
Si l’article ne correspond pas à la cible, il convient de le supprimer sans redirection.
Si 2 pages parlent du même thème, les contenus se « cannibalisent ». La démarche consiste alors à supprimer celui qui fait le moins de visites pour le rediriger vers celui qui a le trafic le plus important.
Voici une manière efficace d’améliorer la qualité et les performances de son site.
En supprimant, l’arborescence est simplifiée, les contenus sont davantage structurés : plus facile pour les moteurs de recherche de comprendre le site et d’indexer les pages.
Publier des vidéos serait, parait-il, bon pour le référencement. Au vu de leur poids, on peut questionner leurs usages. Quelles préconisations recommandes-tu ?
Alexandra
Se questionner sur l’utilité de la vidéo avant toute chose est la première étape : répond-elle à une demande utilisateur ?
Pour un tutoriel, c’est un média pertinent. Néanmoins, en fonction des requêtes, ce n’est pas nécessairement le média indiqué.
Sa durée est également à prendre en compte. Une enquête en 2021 montrait une préférence pour les vidéos de 3 à 6 minutes. Il s’agit donc d’être efficace !
Son poids est à étudier.
Plus légère, une vidéo en motion design est pertinente pour expliquer un concept.
Publier une vidéo 4k pour le digital est inutile : une résolution plus raisonnable à 720 px convient.
Cette remarque sur le poids s’applique aux images. Sur le numérique il n’est pas nécessaire de mettre des formats en haute résolution.
Dernière remarque sur la mise à disposition de la vidéo : éviter d’insérer le player YouTube, qui ajoute 600 ko aux pages. Il est préférable d’insérer une vignette image de la vidéo. Au clic,l’utilisateur est redirigé vers la vidéo qui est hébergée sur YouTube.
Peux-tu définir le SEO éthique et responsable ?
Alexandra
Le SEO responsable correspond au Green SEO.
Quant à l’éthique, il s’agit de respecter ce que les moteurs de recherche préconisent sans faire de la triche dans l’intérêt des utilisateurs. En SEO, les moteurs de recherche bannissent de nombreuses pratiques, dites black HAT.
Le white HAT correspond aux pratiques saines : il faut être transparent sur son éthique, sans manipulation cachée, et agir de façon honnête.
Enfin, le grey HAT correspond aux pratiques entre les 2. Par exemple les pratiques de netlinking classiques : demander un backlink à un site partenaire, obtenir des backlinks depuis des forums ou payer pour obtenir un backlink depuis un site avec une forte autorité.
Notons que le Black HAT a un impact carbone délirant.
Le SEO éthique est une démarche qualitative qui répond aux besoins des utilisateurs. Elle se concentre sur l’autorité du site à travers des stratégies à moyen ou long terme.
Côté Intelligence artificielle, peux-tu nous parler du GEO ?
Alexandra
Le Generative Engine Optimization (GEO) est une méthode de référencement adaptée aux IA génératives, comme ChatGPT, visant à optimiser la pertinence contextuelle des contenus.
Avant toute chose, questionnons l’utilité d’effectuer une recherche sur l’IA plutôt que sur Google.
Un moteur de recherches est utilisé pour une recherche stricte d’informations, le dialogue n’est pas adapté.
L’usage de l’IA est conversationnel : « fais-moi un retour sur mon titre », « peux-tu me traduire ce passage ? », etc.
Une requête sur IA présente un impact environnemental plus élevé que sur un moteur de recherches : l’IA mobilisant davantage de ressources.
L’IA parcourt le web, tout comme le fait Google. Mais ses résultats comme moteur de recherches se révèlent décevants, que ce soit pour une requête transactionnelle ou le programme cinéma de sa ville. Sur les versions gratuites de ChatGPT, les informations ne sont pas à jour.
Notons également, comme le souligne une étude d’Open IA (octobre 2024), que ChatGPT et Claude totalisent plus de 50 % d’erreurs. Plus inquiétante, une autre étude révèle également que ChatGPT penche de plus en plus vers l’extrême droite(2025).
À noter côté référencement, les pages ne doivent pas être changées pour répondre au GEO. Si le site est bien réalisé d’un point de vue UX et SEO, il se distingue par sa qualité, autant pour les moteurs de recherche que pour l’IA.
Utiliser l’IA pour analyser et réviser des textes est pertinent, non pour récupérer de la donnée.
Peux-tu nous parler du référencement sur les réseaux sociaux ?
Alexandra
Le SMO, social media optimisation, permet d’optimiser sa visibilité et sa présence sur les réseaux sociaux.
Quelques bonnes pratiques :
- optimiser son profil pour être bien référencée sur le réseau social
- diffuser des posts pour mettre en avant sa notoriété et son expertise
- générer du trafic de ses posts vers son site
Cette dernière pratique envoie des signaux aux moteurs de recherches sur sa légitimité dans un domaine. Ceci influence les requêtes sur son « nom de marque ».
Selon toi, quelles sont les bonnes pratiques pour une SEO plus responsable, faciles à mettre en place ?
Alexandra
- Toujours se demander avant de lancer une action si elle va servir notre cible et si cela sert nos objectifs commerciaux.
- Ensuite, se demander comment réduire l’impact.
- Enfin éviter les pratiques spammy notamment pour le netlinking : obtention de backlinks en masse
Découvrir Alexandra Pinto
Alexandra Pinto est experte en Green SEO. Au cœur de sa démarche, prêter attention aux impacts de son activité en se concentrant sur l’efficacité et l’utilité. Elle est attentive aux résultats apportés par le SEO pour économiser les ressources – en termes de temps et de budget.
Fervente adepte du 0 déchet dans sa vie personnelle, elle l’applique également dans sa vie numérique.
Pour en savoir plus : suivez-la sur LinkedIn ou écoutez le webinaire fait avec les Designers éthiques
Un article écrit par Ferréole Lespinasse
Au sein de Cyclop Éditorial, Ferréole accompagne la redirection de la communication à travers l’approche par la sobriété éditoriale : conseil, audit de site et le langage clair.